L’échange

Les cheveux au vent le paysage défile à toute vitesse!
La carte à jouer dans les rayons accentue l’effet de vitesse. Elle est heureuse et pleine de vie; c’est le sentiment de liberté à 12 ans ! Elle se penche un peu plus sur son guidon; c’est sur elle est rapide, la prochaine fois, elle battra les garçons lors de la course du week end !

Le virage serré se rapproche ! Cette fois-ci elle n’aura pas pas peur, elle ne freinera pas !

Soudain, un coup de frein puissant de voiture. Des bruits de verre cassé. Le choc, le terrible choc ! Le silence, le noir, la douleur toujours présente ! Un retour en arrière, puis l’action reprend son cours plus lentement comme un film au ralentis. La voiture, le pare-brise et enfin le noir et le silence mais toujours présente … La douleur ! L’indicible douleur ! Partout dans son corps ! Puis enfin le calme absolue ! Le noir et les ténèbres, il fait un peu froid.
Puis une sensation, elle sent qu’on la déplace, la douleur terrible revient. Des bribes de conversation lui parviennent.
_ .. Pauvre gosse, elle est dans un sale état …
_ … Un miracle qu’elle ne soit pas morte sur le coup …
_ … Tu as vu le choc ? …
_ … Ça a été extrêmement violent … Le type conduisait en sens inverse et ivre ! …
_ … Merde ! Elle repars ! Vite …
De nouveaux le néant, si doux, si calme! De nouveau l’accident, encore plus lent avec force de détails, des odeurs, des sons, le choc encore, le pare-brise qui d’abord s’étoile sur son visage puis se brise en myriade, le choc final; encore le néant et un tourbillon de lumières mais est ce un tourbillon de lumières ou des flash ? Des flashs de lumières ? Une chute ! Une longue et interminable chute ! Mais est ce vraiment une chute ?
Drôle de sensations ! Ni sons, ni odeurs, ni haut, ni bas et pas vraiment d’images ! Encore un flash de lumières, un peu fort cette fois ci, plus violent, et enfin un kaléidoscope d’images plus ou moins anciennes, ce sont des souvenirs !
La chute interminable s’arrête mais a t elle atterrie ? Mais où ? Il fait noir, elle ne voit rien ! Du moins, elle pense ne rien voir, mais pense t elle ? Elle n’est plus sur de rien, elle va finir folle.
Des gens ! Il y a pleins d’autres personnes qui sont là sans être là, une seule mais une multitude. Elles/ils sont une multitudes. Des gens inconnus qui sont étrangers, d’autres dont elle a le sentiment qu’ils font partis d’elle sans les connaitre, d’autres encore qu’elle connait. Des membres de sa familles qu’elle n’a jamais rencontré, mais tous la regarde et lui sourient chaleureusement. Du moins croit elle qui lui sourient mais comment en être sur ? Cet endroit, si c’est bien un lieu, est très étrange mais surtout très déstabilisant ! Elle n’a aucun mots de vocabulaire pour pourvoir décrie ce qu’elle peut voir ou sentir.
Mais tous le monde à l’air heureux, en paix, détendus, et tous sans exception avance ver les soleil, mais est ce le soleil ? Sa lumière est plus éclatante sans pour autant être aveuglante, une douce chaleur, et là elle en est sure, s’en dégage. Elle est tentée, elle a si froid et la lumière est si chaude, si douce, si apaisante, elle doit, elle aussi, y pénétrer, du moins le désire t elle !
A ce moment là une forme plus sombre que les autres, circule entre les gens, les agressant en essayant de les déchirer ! Cette forme est mauvaise, agressive et surtout dangereuse, toute sa « vibration » l’indique. Elle est vindicative.
Soudain la forme sombre l’a « vue », elle en est sure ! De ses yeux mauvais, si cette « créature » a des yeux, l’a regardé. Puis c’est l’attaque. d’instinct elle sait que si cette « créature » la « touche », elle sera détruite, contaminée par la noirceur de cette chose. Elle doit fuir cette « créature » pour éviter la destruction mais comment faire ? Elle n’a plus de jambes, plus de bras, rien que ce soit pour courir ou frapper ! Que doit elle faire ? Par pur instinct et sans comprendre comment, elle esquive cette première attaque, cette fois ci; mais elle sait qu’elle ne parviendra pas à éviter la suivante.
C’est à ce moment là que d’immenses créatures de lumières douces et chaleureuses s’interposent entre elle et la créature noire chassant celle ci. Elle se sent rassurée, elle a le sentiment d’être protégée, elle peut enfin se tourner vers le soleil et y pénétrer.
Alors du soleil sort une forme humaine douce et chaude et rassurante. Elle la reconnait; cette personne est celle à laquelle elle tient le plus. Il s’agit de son grand père, elle reconnaîtrait sa chaleur et son odeur entre milles. Voilà qui est rassurant, vient il la chercher ?
Son grand père s’approche et sans réellement lui parler, la touche du doigt. Alors en une fraction de seconde elle sait tout, elle possède la connaissance. Elle ne comprend rien car connaissance ne signifie pas compréhension mais elle sait.
_ Ce n’est pas ton moment, il n’est pas encore temps pour toi ! Tu as des choses à accomplir !
Une immense vague d’amour l’envahit. Un flash immense de lumières douces et colorées, rassurant, puis le départ en arrière, rapide, immensément rapide, et tout se passe comme si quelqu’un ou quelque chose rembobinait le film au début.
Le noir.
Puis une lumière crue, froide blafarde !
Des bruits, des conversations autour d’elle, une présence à côté d’elle, il y a quelqu’un qui lui tient la main. C’est sa mère :
_ Tout va bien ma chérie, c’est fini, tu es en sécurité. Tu as dormi longtemps mais tout va bien. J’ai par contre une bien mauvaise nouvelle … Tu ne le sais pas encore mais bon je dois te le dire … Papy est mort cette nuit !
_ Je sais !
Un lourd silence gêné et peiné s’installe dans la chambre d’hôpital; à l’extérieure l’agitation froide continue.

Ce contenu a été publié dans Nouvelles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire